Henri Rayne dit Henri Vilbert Marseille, 1870- 1926 Théoule-sur-Mer, S'étant rodé en chantant devant des auditoires de soldats, durant son service militaire, le jeune Rayne décida de faire carrière sous le nom de Vilbert, choisi pour son analogie avec Gilbert, un chanteur qu'il admirait. «Monté » à Paris en 1895, il connaît ses premiers succès à Parisiana où il joue des pièces comiques et des revues (Madame Méphisto, Claudine en vadrouille) et lance des chansons populaires comme J'vais le dire à ma mère!, Au métro, Ah, mon colon! Vilbert donne dans le comique troupier; on l'applaudit à la Cigale, aux Folies-Bergère. Il vient de jouer Tom Pitt au Châtelet en 1905 quand Méliès, qui l'apprécie, lui fait interpréter en 1906 un de ses films: Les Affiches en goguette. En 1908 Vilbert chante dans la Revue du Châtelet, reprend sur la même scène Les Pilules du Diable et Georges Méliès lui consacre alors une petite comédie intitulée Pourquoi l'acteur était en retard (Why that actor was late pour l'exploitation aux États- Unis) dans laquelle sont brocardées toutes les raisons qu'avait bel et bien Vilbert de rater son entrée en scène quand il travaillait à Parisiana; le film se déroule dans des décors évoquant les coulisses de ce music- hall du boulevard Montmartre qui devint par la suite le cinéma Richelieu. En 1910 Antoine engage Vilbert à l'Odéon et son physique épanoui fait de lui un M. de Pourceaugnac que l'on dit alors appréciable. Il joue Le Bourgeois gentilhomme ainsi que Raimu le fera en 1944, et en 1912 Paul Léautaud apprécie son interprétation du Malade imaginaire. Bientôt, à la Porte-Saint-Martin Vilbert se fait applaudir dans Tartarin sur les Alpes. Après maints rôles de comédie et d'opérette, il revient à l'Odéon en 1919 pour Cabotins, et c'est alors qu'Henry Vorins transpose à l'écran, avec de beaux extérieurs, Tartarin sur les Alpes où Vilbert retrouve le rôle-titre. Il s'y montre, avec faconde, très convaincant. Il ne sera pourtant plus sollicité par le cinéma. Sa carrière prendra fin après quelques rôles chantés (en 1921 Les Brigands à la Gaîté) Vilbert a un neveu qui reprendra son nom, pour une longue carrière au théâtre et dans le cinéma parlant: Henri Vilbert, 1904-1997